Avec le problème de la perte d’autonomie qui accompagne le vieillissement, la question de la prise en charge de la dépendance des personnes âgées se pose. Aide à domicile, maison de soins infirmiers, maison de retraite, quelles sont les solutions adoptées par les aînés ?
L’accumulation de difficultés dans l’exécution des tâches quotidiennes, telles que se laver, s’habiller ou manger, nécessite une aide quotidienne. Certaines personnes âgées ou leurs familles se tournent ensuite vers des structures d’hébergement adaptées, qui prennent en charge les personnes âgées. Ils ont l’avantage de soulager les aidants familiaux et, pour certains, d’offrir des soins médicaux.
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Plan de l'article
Des établissements de plus en plus spécialisés
Afin de pouvoir prendre en charge la dépendance des personnes âgées, les établissements d’hébergement offrent un niveau de soins médicaux plus ou moins élevé. En France, la tendance est à l’augmentation de la médicalisation en plus des établissements : le nombre de places dans les maisons de soins infirmiers a augmenté jusqu’en 2010, pour stagner depuis lors. Ainsi, en 2011, les maisons de soins infirmiers représentaient 82 % des places en les établissements résidentiels pour personnes âgées, le reste étant partagé entre les logements résidentiels (15 %), les foyers non infirmiers (2 %) ou les unités de soins de longue durée (1 %). Entre 2007 et 2011, le nombre de places dans les maisons de soins infirmiers a augmenté de 15 %, tandis que le nombre de places dans les foyers de soins (non infirmiers) a diminué de 73 %.
En Belgique, le mouvement est similaire, même s’il est moins avancé. Les établissements de soins infirmiers (MRS, pour les foyers de repos et de soins) totalisent 51 % des lits. Des disparités importantes existent entre les régions : la Flandre a un taux de couverture SRM beaucoup plus élevé que la Wallonie.
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Cette tendance à la médicalisation des établissements de soins aux personnes âgées se manifeste également en Allemagne et au Royaume-Uni. Il en résulte que les personnes âgées sont maintenues à domicile le plus longtemps possible et sont entrées dans un établissement lorsque la charge des soins devient trop élevée. Les aînés sont donc une minorité pour vivre dans un établissement et n’y pénétrer qu’à un âge avancé. Les résidents souffrent de pathologies ou d’affections graves. Pour Par exemple, à la fin de 2011, 22 % des résidents des maisons de soins infirmiers souffraient de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.
Une solution qui touche une minorité de personnes âgées
Au total, en France, 720 000 personnes résident dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées. Cela ne représente que 2 % des personnes âgées de 65 à 79 ans et 13 % des personnes de plus de 85 ans. L’âge moyen des résidents des foyers de soins infirmiers est de 85 ans et la durée moyenne du séjour est de 2 ans et demi.
Au Royaume-Uni, 3 % des 75 à 84 ans et 14 % des personnes âgées de 85 ans et plus vivent dans des foyers de soins. La majorité des personnes âgées vivent donc chez elles, même si elles ont besoin d’aide dans leur vie quotidienne. En Allemagne, parmi les personnes âgées dépendantes, seuls 27 % vivent dans des établissements de soins (783 000 personnes).
Les gouvernements de ces pays ont donc choisi d’encourager la prise en charge à domicile des personnes âgées et la réservation de places en institution pour les personnes les plus dépendantes. Cela correspond à ce que veulent les individus : vivre chez soi le plus longtemps possible est la solution préférée de la majorité. La solution du soutien à domicile est aussi souvent le choix de la famille âgée. En 2013, seulement 19 % des Français souhaiteraient placer leur proche à charge dans une institution spécialisée. Les personnes âgées et leurs familles préfèrent donc avoir recours à des aides à domicile ou à l’aide de leurs proches. Mais si rester chez soi est souvent un choix, il s’agit parfois d’une contrainte financière, car l’hébergement dans un établissement spécialisé a un coût important.
Une solution coûteuse
En France, en Belgique, en Allemagne et au Royaume-Uni, les personnes en perte d’autonomie peuvent bénéficier d’une assistance sociale pour leur permettre d’être aidées dans leurs tâches quotidiennes, voire de prendre en charge les soins médicaux dont elles ont besoin. Le montant de l’aide varie en fonction du degré de dépendance.
En France, l’APA (allocation d’autonomie personnalisée) permet de couvrir une partie du taux de dépendance des établissements pour personnes âgées, mais les frais d’hébergement sont entièrement à la charge du résident (qui peut cependant bénéficier d’une aide au logement).
En 2011, le reste des dépenses moyennes pour les résidents était de 1 758 € par mois. En Allemagne, en fonction du niveau de soins et de la zone géographique, le reste à payer pour les résidents varie de 887 € à 2 358 € par mois. Il s’agit donc d’un coût qui peut représenter un budget important et certaines personnes âgées allemandes se tournent vers des établissements situés en Europe de l’Est. Il s’agit d’un phénomène limité, mais il illustre les difficultés des retraités allemands à financer leur dépendance.
Les tarifs des maisons de retraite varient également considérablement d’un établissement à l’autre, selon le niveau de service offert. En général, les établissements publics sont moins chers que les établissements privés. En France, plus de la moitié (53 %) du nombre de places dans les maisons de soins infirmiers se trouve dans un établissement public. En Allemagne, la situation est différente, avec seulement 4 % des maisons de retraite (Altenheimen) relevant du statut public. Même si l’aide sociale est allouée en fonction du niveau de soins requis (Pflegestufe), le coût pour les personnes âgées dépendantes est très élevé.